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Du 26 au 2 juillet - Court-métrage

Un court avant le long

Suis mes pas et Baisse les bras!, deux courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 26 juin au 2 juillet 2024.

Chloé, sept ans, imite son grand-frère Théo qui fait du taï-chi dans une plaine enneigée. Un groupe d’étourneaux observe la scène.

Dans cette petite splendeur animée de sept minutes et quelques, Nils Balleydier capte une chorégraphie enchanteresse. Une histoire d’admiration, de mimétisme et d’amour familial entre une fillette et son grand-frère. La transmission et le partage de l’instant inondent aussi cette parenthèse enchantée en pleine nature. C’est une ode à la communion avec les éléments.

Le réalisateur reconstitue avec précision un plein hiver neigeux, où la nappe blanche recouvre le paysage. Le minimalisme sert d’écrin au moindre geste, au moindre son. Les crissements des pas sur les flocons résonnent, tout comme les battements d’ailes des étourneaux. La simplicité globale va avec le nombre grandissant d’oiseaux, spectateurs des gestes humains.

Belle idée de faire d’une chorégraphie de tai-chi le moteur de l’action. Les mouvements lents jouent de l’harmonie, et réunissent tous les êtres vivants. L’agacement devient réjouissance, l’étonnement devient accomplissement. Et le tout dans une simplicité chromatique dominée par le blanc, le bleu et le violet. Nils Balleydier livre ainsi une aventure qui touche à la sérénité.

Musique Pierre Oberkampf Production La Poudriere


Les parents de Noé répètent inlassablement cette phrase à leur fils qui a les bras en perpétuel mouvement lorsqu’il parle ou a de grandes émotions. Noé à 18 ans. Il est majeur pour la société … Mais absolument pas autonome.

L’émotion est au rendez-vous avec Baisse les bras. Le réalisateur Frédéric Philibert retrouve, quatorze ans plus tard, les protagonistes de son court métrage Mon petit frère de la lune, à savoir ses propres enfants : Coline et Noé, à qui il dédie ce dernier film. Une éternité familiale sépare les deux opus et les petits sont devenus grands. Noé a dix-huit ans et sa sœur est étudiante.

L’animation séduit : le trait est fin, simple et précis. Les tâches de couleurs sont vives et signifiantes, du bleu de la porte qui fascine Noé au jaune moutarde du canapé partagé. L’osmose avec la piste sonore est totale. La voix off féminine alterne entre narratrice et personnage de la mère, et le bruitage accompagne les mouvements du garçon, tout comme les différentes ambiances (maison, voiture, gare, piscine, couloir, etc.).

L’autisme a gagné plus largement l’espace public et le champ de la parole, dans la société française, avec de nombreux débats sur les moyens d’intégrer les mineurs dans les circuits scolaires. Le film y fait écho à travers les injonctions à Noé et sa famille. Il “faut” prévoir un projet de vie, et choisir entre garder l’enfant ou le placer…

Scénario Frédéric Philibert, Anne Dupoizat Musique Jeffrey Livingston Production JPL films, Vive l’Anim

L’Extra Court