Court-métrage
Publié le 03/07/2024
Freiheit, Mode-express et Hot Dog, trois courts-métrages à découvrir dans votre cinéma du 5 au 11 juin 2024.
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Freiheit, de George Lucas, devant les projections de Rendez-vous avec Pol Pot et L’affaire Vinča Curie
Un jeune homme fuit un poursuivant invisible.
Quoique maître ès cinéma de science-fiction, George Lucas a dû débuter, comme tout le monde ! Ce Freiheit en est la preuve en quatre minutes. Un court métrage datant de 1966 et tourné durant son cursus à la fameuse USC, alias l’université de Californie du Sud, berceau de nombreux talents. Avant de présenter son premier long métrage THX 1138 en 1971, Lucas a ainsi réalisé neuf films entre 1965 et 1968.
Freiheit signifie “liberté” en langue allemande. Un titre simple qui colle à la revendication assumée. L’œuvre est une parabole sur la Guerre froide. Elle met en scène un étudiant allemand qui court. Une jeunesse qui veut franchir le Rideau de fer et rejoindre l’aire libre. Sans dialogues, mais avec une voix off qui parle de liberté, le film devient un plaidoyer implacable. Une course éperdue et tragiquement fatale.
Les images fixes du début installent le contexte, avec un oiseau qui vole, puis une tour de contrôle et des barbelés, avant de passer au mouvement du personnage en fuite. Le tout en noir et blanc. C’est un camarade d’école et colocataire de George Lucas, Randal Kleiser, qui incarne le héros. Futur réalisateur lui aussi, il signera notamment par la suite Grease et Le lagon bleu.
Scénario George Lucas Interprétation Randal Kleiser Production USC School of Cinematic Arts
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Mode-express, de Manon Talva et Louis Lecointre, devant les projections de Dissidente
Mode-express nous plonge dans le quotidien de Romy et Lili. Deux femmes, deux continents, deux modes de vie qui se croisent dans une société de consommation.
Avec Mode-express, Manon Talva et son coréalisateur Louis Lecointre ont remporté le Prix international de la 12e édition du Nikon Film Festival, en avril 2022, sur le thème “Un rêve”. La force du film est de mettre en scène deux femmes en parallèle, sur deux continents différents, et d’un bout à l’autre de la chaîne du l’industrie vestimentaire. L’une en Asie : Lili ; l’autre en France : Romy.
Montage parallèle et split screen racontent par effet de comparaison immédiate le gouffre qui séparent les deux personnages. Sans paroles, l’aventure décrit aussi l’exploitation humaine, la pression économique et la précarité d’un côté, la consommation en chaîne, le confort à portée de main et le profit de l’autre. Ombre et lumière, rêve inaccessible pour l’une, plaisir facile pour l’autre.
Un texto en guise d’épiphanie occidentale : “Meuf, je viens de trouver la robe de mes rêves”. Puis un regard dans le vide mélancolique, version extrême-orientale. Deux minutes et quelques suffisent aux cinéastes pour exposer leur propos simple et implacable. Fiction assumée autant que témoignage politique, Mode-express joue de la rapidité narrative pour signifier les paradoxes terrestres.
Scénario Manon Talva Interprétation Kim Dasom, Caroline Marcos
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Hot Dog, de Flore Burban, Logan Cameron et Nicolas Diaz, devant les projections de La petite vadrouille
Devant le portail d’une propriété bourgeoise et surveillée, un chien de la rue tombe sous le charme d’une chienne posée sur son balcon à l’autre bout du jardin. Déterminé et amoureux, il va tout tenter pour rejoindre et séduire sa belle.
Délicieuse aventure picaresque que cette création née de l’avignonnaise École des Nouvelles Images. En cinq minutes, Flore Burban, Logan Cameron, Nicolas Diaz, Chloé Raimondo et Hugues Valin signent une épopée délirante. Ou comment un chien en balade renifle une potentielle dulcinée et fait tout pour l’atteindre, au péril de sa vie et d’innombrables embûches.
L’animation en 3D épate. Le jeu avec la profondeur de champ, les reliefs, les distances et l’échelle des plans crée un labyrinthe implacable pour notre héros à quatre pattes. Le canidé doit déjouer les empêchements et les menaces en série, venus d’objets et accessoires détournés de leur fonction première. Le robot-tondeuse à gazon se transforme en garde tueur et un transat en… cheval !
Film d’aventure, suspense, romance, comédie, pastiche : Hot Dog mélange les genres avec malice. L’obsession basique du chien vire finalement à la bravoure totale, et la promenade citadine se clôt en happy-end langoureux sur un balcon en plein coucher de soleil. Si le titre annonce un sandwich moutardé, le film est finalement chaud en vitalité et en puissant désir…
Scénario Nicolas Diaz, Hugues Valin Production Ecole des Nouvelles Images
